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Gustav klimt, “Fregio a Beethoven” (particolare), 1902

Tutti sappiamo che l’ anaconda è un serpente lungo e pesante che vive nelle acque immutabili e stagnanti delle paludi . Si muove ondeggiando il corpo lucido con forti e fangose spirali. Lentamente. Tranne che nel momento favorevole per afferrare una preda e soffocarla tra le sue spire.

Con buona pace degli anaconda, in loro nulla è mutato da secoli. Ma la nostra società, che gli somiglia per come l’abbiamo sempre vissuta, sta cambiando. Pronta a stritolare i deboli tra le sue spirali, mostra sempre più l’aspetto feroce del suo carattere: l’indifferenza che tutto ignora, l’ignoranza che crede a tutto e l’arroganza che si serve degli ignoranti e degli indifferenti.

Da più parti si parla di crisi. Economica, politica, sociale, etica. E già da anni. Anche noi pienamente indottrinati di crisi, diciamo e speriamo che la società prima o poi riacquisti il suo carattere abituale. Soprattutto quello della crescita economica e del ripristino dei valori.

Da più parti ci dicono con certezza che questa crisi è irreversibile.

Che non è una crisi ma una trasformazione (fenomeno ben più profondo e radicale dell’attuale sbandierato cambiamento), dalla quale non ci si può aspettare nessun ripristino dei valori che ci hanno sin qui sorretto.

Incalzati dal timore di essere derubati proprio di quei valori, siamo colti dallo sconforto e temiamo che verremo travolti e annientati.

Siamo di fronte alla necessità di compiere una riflessione etica, se non addirittura un ripensamento, sui nuovi scenari che si stanno spalancando?

Bisogna abbandonare la visione del passato, non valutare il futuro sulla base del presente – come ci dicono?

Ci dicono che è la sola strada per uscire dal profondo senso di smarrimento di fronte alla solitudine, alla fatica di vivere senza scopo, alla smania di fare che ha ci ha trasformati da Homo Sapiens in Homo Faber.

Ci dicono che è la sola strada che ci consentirà di abbandonarci ai sogni di un mondo migliore.

Ci permetterà addirittura di viverlo?

Non chiedetelo a me. Non a me che ho anteposto il disinganno all’illusione proprio per non cadere nelle fauci di un anaconda travestito da sirena.

Non a me che scrivo di coloro che non hanno voce, che non hanno timore di smarrire i sogni perché non hanno sogni, o sono così piccoli e poveri che nessuna crisi mai riuscirà a rubarglieli.

Non a me che scrivo parole sugli argini dei fiumi, sulle sponde delle paludi, sui muri delle vostre strade, sulle facciate delle vostre case, sulle persiane spalancate delle vostre menti, sulle finestre dei vostri cuori . Scrivo delle delusioni, degli amori, delle speranze, dei sogni perché tutti possiate leggerle senza pagare nessun pedaggio, senza dover abbandonare le vostre case, senza dover uscire da voi stessi.

Scrivo della vostra vita narrando la mia.

Scrivo senza alcuna intenzione di raccogliere proseliti. Sono solo un poeta che urla, graffia, dona pugni.

E qualche volta carezze, colori e suoni.

Scrivo di quella sola certezza che ci dona lo stare abbracciati. Che ci permette di resistere con forza alla stretta stritolatrice dell’anaconda.

Proprio quell’ abbraccio, che ci mostra Gustav Klimt nella parte finale del suo lungo quadro “Fregio a Beethoven”, che si conclude con “L’anelito alla felicità si placa nella poesia”.

Testo Francese

L’anaconda est, comme chacun sait, un long et lourd serpent qui vit dans les eaux immuables et stagnantes des marais. Il se déplace en balançant le corps luisant avec des spirales fortes et boueuses. Lentement. Sauf dans le moment favorable pour attraper une proie et l’étouffer dans ses nœuds.

Avec tout le respect que nous devons aux anacondas, rien n’a changé depuis des siècles. Mais la société qui lui ressemble comme nous l’avons toujours vécu, est en train de changer,. Prête à écraser les faibles parmi ses nœuds, elle montre de plus en plus l’aspect féroce de son caractère: l’indifférence qui ignore tout, l’ignorance qui croit en tout et l’arrogance qui utilise les ignorants et les indifférents.

De nombreux côtés on nous parle de crises. Économique, politique, social, éthique. Et déjà depuis des années. Nous aussi, endoctrinés pleinement à propos de la crise, nous disons et espérons que la société reprendra tôt ou tard son caractère habituel. Surtout celle de la croissance économique et de la restauration des valeurs.

De nombreux côtés, on nous dit avec certitude que cette crise est irréversible.
Que ce ne soit pas une crise mais une transformation (un phénomène beaucoup plus profond et plus radical que le changement actuellement étalé), à laquelle nous ne pouvons attendre aucune restauration des valeurs qui nous ont soutenus jusqu’à présent.

Sous la pression de la peur d’être dépouillés de ces valeurs, nous sommes découragés et nous craignons d’être submergés et anéantis.

Sommes-nous devant à la nécessité d’une réflexion éthique, voire un changement d’avis, sur les nouveaux scénarios qui s’ouvrent?

Devons-nous abandonner la vision du passé, ne pas évaluer le futur sur la base du présent – comme nous disent-ils?

Ils nous disent que c’est le seul moyen de sortir du sens profond de confusion face à la solitude, à la difficulté de vivre sans but, à l’envie de faire qui nous a transformé d’Homo sapiens à l’Homo Faber.

Ils nous disent que c’est le seul moyen qui nous permettra de nous abandonner aux rêves d’un monde meilleur.

Cela nous permettra-t-il même de le vivre?

Ne me demandez pas. Pas à moi que j’ai antéposé la déception à l’illusion pour ne pas tomber dans la gueule d’un anaconda déguisé en sirène.

Pas à moi que j’écris des mots sur les bords des fleuves, sur les rives des marais, sur les murs de vos rues, sur les façades de vos maisons, sur les volets ouverts de vos esprits, sur les fenêtres de vos cœurs. J’écris des déceptions, des amours, des espoirs, des rêves pour que tout le monde puisse les lire sans payer de péage, sans avoir à sortir de chez soi, sans avoir à sortir de soi.

Pas à moi que j’écris à propos de ceux qui n’ont pas de voix, qui n’ont pas peur de perdre leurs rêves parce qu’ils n’ont pas de rêves ou sont si petits et pauvres qu’aucune crise ne parviendra jamais à les voler.

J’écris au sujet de votre vie en disant la mienne.

J’écris sans aucune intention de rassembler des prosélytes. Je suis juste un poète qui hurle, griffe, montre ses poings.

Et parfois il donne ses caresses, des couleurs et des sons.

J’écris sur cette seule certitude qui nous donne l’étreinte. Cela nous permet de résister avec force à l’écrasement serré de l’anaconda.

Exactement l’ étreinte, que Gustav Klimt nous montre dans son long tableau “Frise à Beethoven”, qui se termine par “L’aspiration au bonheur s’apaise dans la poésie”.