Minés par quelle insupportable
censure et aux lèvres de quelles bouches
charitables les mots retombent-ils durs
dans la poussière et le sable
comme chair pourrie au creux du tamis?
D’extrême justesse se peut-il encore qu’ils rampent
et s’extraient du corps versatile de l’animal
pour vivre leur vie élémentaire de cristal
au verre à pied de l’âme et à l’ivresse des tempes?
Bus jusqu’à la lie sans jamais avoir décanté
et sans jamais qu’au sucre on les cueille
ils titubent aujourd’hui sous des flots vomitifs
dans la grimace obscène d’un arbre maladif
et sans feuille
Barbara Auzou.