Il sosia>< Le sosie, di Marcello Comitini

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Il sosia

I miei pensieri che nella notte hanno guizzato
come pesci impazziti nel lago oscuro della memoria
si sono dissolti all’alba nella vampa rossa del sole.
Trascorrerò questo giorno di luce nella felicità, comune
al pensiero del mondo, al suo continuo mutamento
che lascia tutto immobile nella doppiezza del suo senso.
Rapito in questa mia azzurra beatitudine
mi sono seduto su una panchina a gambe larghe
a leggere il giornale
come quei vecchi che ottant’anni addietro sbadigliavano all’ombra
dei giardini silenziosi. Li ricordo erano quattro.
Neri lucidi bramosi
si narravano tra loro con le mani incrociate sull’elsa dei bastoni
dritti tra le gambe le storie
di giovinezza, di atrocità, di guerre scampate e dell’errore
d’essersi innamorati di ragazze che pronunciavano sentenze
provvisorie di morte.
Pentimenti improvvisi sospendevano la condanna e le ragazze
concedevano la grazia tra le loro braccia calde di baci.
Con scienza innata sapevano che se avessero chiuso gli occhi
tutto sarebbe svanito e quelle memorie
si sarebbero accese sulle labbra di altri. Li guardavo
e temevo che qualcuno di loro morisse abbracciato a un ricordo.Uno in particolare
meno vecchio degli altri con un bastone nodoso simile a un ramo
staccato vivo da un albero.
Seduto alla loro sinistra guardava
con attenzione come chi attende un amico o cerca
qualcosa tra i mucchi di foglie ingiallite della memoria. Mi somigliava.
Ma io sono giovane e lui molto più vecchio di me. Sono certo
che ripensava a quand’era ragazzo
a sua madre che gli diceva non ascoltare i vecchi: è la loro tristezza
che uccide come tuo padre più vecchio di me ha ucciso
i sogni di entrambi.
Poi si guardava le mani e piangeva
come un impostore sui sogni dei figli. Sentiva tutto il passato
simile a un cappio che si stringeva attorno al suo collo.
Ricordava la donna
che gli spianava sul petto prima d’andare al lavoro le pieghe
della camicia bianca e gli porgeva nel cavo della sua piccola mano
una tazza colma di un infuso azzurrognolo.

Piego sottobraccio il giornale. Allontanandomi vedo
tre cespi di rose bianche sfiorite ai lati della panchina.
Anche i vecchi sono cespi sfioriti
chiazze gialle marcite su una tomba dimenticata che il tempo
va sbriciolando in macerie.
Sopraffatto dai miei stessi pensieri cerco di distogliere gli occhi.
M’inebrio al profumo
di erba falciata da un’invisibile mano. Sento il rimpianto
di non aver stretto amicizia
con quel giovane vecchio che ha accettato la vita
come un caso o un fato. Mi somigliava.
Decisamente.
Le sosie

Dans l’ardeur rouge du soleil l’aube a dissous mes pensées
qui dans la nuit ont frétillé dans le lac ténébreux de la mémoire
comme des poissons devenus fous .
Je veux passer cette journée de lumière dans une communion heureuse
avec la pensée du monde, avec son changement eternel
qui laisse tout immobile dans la duplicité de son sens.
Ravi dans ma béatitude azure
je me suis assis sur un banc avec les jambes écartées
à lire le journal
comme ces vieillards qui il y a quatre-vingts ans bâillaient à l’ombre
de jardins silencieux. Je les rappelle ils étaient quatre.
Noirs brillants avec des regards de convoitise
ils racontaient entre eux, les mains croisées sur le manche des bâtons
droits entre ses jambe, les histoires
de la jeunesse , des atrocités, des guerres évitées et de l’erreur
d’être tombé amoureux des filles prononçant des sentences
provisoires de mort.
Les repentirs soudains suspendaient la peine et les filles
accordaient la grâce entre leurs bras chauds des baisers.
Avec leur science innée, ils étaient sûrs que s’ils fermaient les yeux
tout aurait disparu et ces souvenirs seraient allumés
sur les lèvres des autres. Je les regardais
et j’avais peur que quelqu’un d’entre eux mourait cramponné à un
de ses souvenir. Un en particulier
moins âgé que les autres avec un bâton noueux comme une branche
détachée encore vivante d’un arbre.
Assis à leur gauche, il regardait
soigneusement comme quelqu’un qui attend un ami ou cherche
quelque chose parmi les tas de feuilles jaunies de la mémoire. Il me ressemblait.
Mais je suis jeune et il était beaucoup plus âgé que moi. Je suis sur
qu’il repensait à quand il était un garçon
à sa mère qui lui disait de ne pas croire aux vieillards: c’est leur tristesse
qui tue comme ton père plus âgé que moi a tué
les rêves de tous les deux.
Puis il regardait ses mains et pleurait
comme un imposteur sur les rêves de ses enfants. . Il sentait que tout le passé
était un nœud coulant qui se serrait autour de son cou.
Il se souvenait de la femme
qui lui rabattait les plis de sa chemise blanche sur la poitrine
avant d’aller travailler et lui tendait dans le creux de sa petite main
une tasse remplie d’une infusion bleuâtre

Je plie le journal sous mon bras. En m’éloignant je vois
trois bouquets de roses blanches fanées à côté du banc.
Même les vieillards sont des bouquets fanés,
des taches jaunes pourries sur une tombe oubliée que le temps
réduit à un amas des décombres.
Accablé par mes propres pensées, j’essaie de détourner le regard.
Je m’enivre au parfum
d’herbe tondue par une main invisible. Je regrette
ne pas m’être lié d’amitié
avec ce jeune vieillard qui a accepté la vie
comme un cas ou un destin. Il me ressemblait.
Certainement.